EN BREF
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À l’aube de 2040, notre planète fait face à des défis environnementaux sans précédent qui nécessitent une réflexion approfondie et prospective. Explorer les scénarios climatiques devient alors un enjeu crucial pour appréhender les impacts potentiels du changement climatique sur notre société et notre écosystème. Face à l’incertitude, ces projections, qu’elles soient optimistes ou pessimistes, offrent une occasion unique de comprendre les décisions que nous devons prendre aujourd’hui pour façonner un avenir durable. En scrutant les tendances, les innovations et les politiques possibles, nous pouvons mieux envisager les réalités de demain et les adaptations nécessaires pour protéger notre planète.
Un exercice de prospective pour le futur
Imaginer le monde dans vingt ans est un exercice essentiel, notamment face aux enjeux climatiques croissants. La prospective, en tant qu’outil d’analyse, nous permet d’anticiper les transformations qui pourraient se manifester d’ici 2040, métier qui demande une approche méthodique fondée sur des tendances observables et des données scientifiques. Dans cette optique, deux scénarios contrastés émergent : un avenir optimiste, marqué par des efforts collectifs pour relever les défis liés au réchauffement climatique, et un futur pessimiste, où l’inaction prévaut. Cette dichotomie met en lumière l’importance de nos décisions présentes et de leur impact sur notre société demain.
Par exemple, dans le scénario optimiste, l’Union européenne pourrait adopter un nouvel indicateur de développement qui mesure mieux le bien-être de ses citoyens au-delà du PIB, ce qui transformerait la manière dont les pays abordent la croissance et la transition écologique. En revanche, dans le scénario pessimiste, les crises environnementales s’amplifient, entraînant des déséquilibres sociaux et économiques et aggravant le sentiment d’impuissance face à un avenir devenu incertain. Ainsi, cet exercice de prospective est non seulement une invitation à réfléchir, mais aussi un moyen d’éclairer les chemins possibles vers un futur durable.
Pourquoi imaginer le monde dans vingt ans ?
À l’heure actuelle, les décisions sont souvent influencées par des impératifs à court terme, rendant l’exercice de la prospective d’autant plus crucial pour appréhender les enjeux environnementaux à venir. Cela nous offre une opportunité de prévoir des changements significatifs et d’explorer diverses trajectoires, fondées sur des données probantes concernant les tendances et signaux faibles déjà perceptibles. Face à la crise climatique, catalyseur des transformations espérées, cette démarche est essentielle. Les choix effectués aujourd’hui liés à la problématique climatique seront déterminants pour la France en 2040.
Un regard attentif révèle deux futurs contrastés à cet horizon : le premier, optimiste, où la société fait preuve de cohésion et d’innovation pour relever les défis, et le second, pessimiste, marqué par l’inaction et la désillusion. Dans le cadre de l’étude « France 2040 : Explorer les scénarios possibles », l’objectif n’est pas de fournir des solutions toutes faites, mais d’ouvrir un dialogue autour des possibles futurs. En encourageant une participation collective, cet exercice devient un outil démocratique visant à construire un avenir désirable pour tous, plutôt que d’en laisser la charge à un cercle restreint d’experts.
Les enjeux de l’adaptation climatique
Approches pratiques pour un avenir durable
Face à l’urgence climatique, il est crucial d’adopter des stratégies qui permettent à la société de s’adapter aux mutations de notre environnement. Cette adaptation nécessite une réflexion approfondie sur nos modes de vie et de consommation. Par exemple, l’intégration de solutions basées sur la nature dans l’urbanisme peut réduire l’impact des inondations en créant des espaces verts qui absorbent les eaux de pluie. Les communes peuvent ainsi transformer des zones imperméables en systèmes de gestion des eaux pluviales.
De plus, des programmes d’éducation sur les enjeux climatiques peuvent sensibiliser le public à des comportements durables. Le partage d’expériences réussies joue un rôle fondamental pour inspirer les citoyens à agir. Par exemple, certaines villes ont mis en place des initiatives de mobilité douce, encourageant l’utilisation de vélos et de transports en commun pour diminuer les émissions de CO2.
- Récupération d’eau de pluie : Installer des systèmes de collecte d’eau de pluie pour l’irrigation des jardins.
- Énergies renouvelables : Promouvoir l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments publics et privés.
- Éco-construction : Encourager l’utilisation de matériaux durables et locaux dans les projets de construction.
- Alimentation locale : Favoriser les circuits courts pour réduire l’empreinte carbone liée au transport des aliments.
Ces initiatives, lorsqu’elles sont mises en œuvre à grande échelle, peuvent transformer le paysage économique et social, en rendant nos communautés plus résilientes face aux défis climatiques à venir. Les synergies créées par différentes actions peuvent également mobiliser un plus grand nombre de personnes, renforçant ainsi l’engagement collectif pour une planète plus verte.
Pourquoi imaginer le monde dans vingt ans ?
À l’heure où les décisions sont souvent guidées par le court terme, la prospective apparaît comme un outil indispensable pour penser les enjeux majeurs de demain. Elle permet d’anticiper les transformations profondes à venir, en explorant des scénarios possibles, certes subjectifs, mais fondés sur des faits, des tendances et des signaux faibles déjà observables. Face à l’enjeu climatique, qui s’affirme comme le pivot central de toute réflexion sur notre futur, cet exercice devient particulièrement crucial. Les choix que nous faisons aujourd’hui sur cette thématique détermineront profondément la France de 2040.
Après avoir établi certains faits, cet article imagine deux futurs contrastés : l’un optimiste, où notre société relève collectivement les défis climatiques, l’autre pessimiste, où l’inaction prévaut. Il s’agit d’une synthèse du chapitre sur le climat de l’étude France 2040 : Explorer les scénarios possibles qui anticipe la France de demain au prisme de neuf thématiques, publiée par la Fondation Jean-Jaurès en août dernier.
Outil démocratique, ce récit prospectif vise à aider ses lecteurs à construire collectivement un futur désirable pour tous et pas seulement pour un petit nombre de « sachants ». L’objectif de cette étude n’est pas d’apporter des solutions économiques et politiques, mais d’ouvrir le champ des possibles et d’inspirer les leaders d’opinion, comme chacun de nous, sur la manière de faire face aux défis à venir.
Un monde « post-digue », qui mêlera adaptation et atténuation
En 2040, la gestion du climat ne sera plus une question de prévention, mais d’adaptation aux réalités climatiques concrètes. Les augmentations de température, initialement estimées autour de 2°C d’ici la fin du siècle, pourraient davantage s’approcher de 3 à 4°C, ce qui transformera les climats régionaux. Paris aura un climat méditerranéen, tandis que Marseille subira des conditions sahariennes. Ces changements auront un impact direct sur l’économie et la répartition de la population sur le territoire. Ils entraîneront également une augmentation des phénomènes météorologiques violents, tels que les tempêtes, les inondations et les incendies. Les infrastructures seront gravement affectées, avec près de la moitié des maisons individuelles vulnérables aux mouvements de terrain.
La réponse à ces crises nécessitera la mise en place de la part de chacun de deux stratégies complémentaires. Tout d’abord, la protection préventive des infrastructures, dite « stratégie de la digue » ; ensuite, la gestion des impacts après les catastrophes, la « stratégie post-digue ». Pour freiner durablement ces bouleversements, une coopération mondiale sera essentielle, bien que difficile à atteindre en raison des divergences d’intérêts entre les grandes puissances.
Une prise de conscience généralisée : le clivage entre le « mieux » et le « moins »
Enfin, le débat climatique évoluera en un clivage entre deux visions opposées : le « mieux » et le « moins ». Les partisans du « mieux » miseront sur les innovations technologiques pour atténuer les effets du réchauffement climatique sans changer radicalement nos modes de vie. Ils prôneront des solutions comme la géo-ingénierie, les fermes urbaines et les protéines de laboratoire, tout en défendant une croissance verte. Cependant, cette approche pourrait entraîner de nouvelles inégalités si les innovations restent privatisées, d’autant qu’elle repose sur des percées technologiques incertaines.
À l’opposé, les partisans du « moins » préconiseront une réduction des modes de vie, basée sur la sobriété, la relocalisation des activités et la décroissance. Inspirés par des théories comme celle du « donut » de Kate Raworth, ils prôneront une éco-conception respectueuse des limites environnementales et sociales. Cependant, cette approche nécessitera un changement radical des valeurs et des comportements, et pourrait être perçue comme utopique face aux défis politiques et économiques mondiaux.
Quels scénarios futurs ?
Le futur souhaitable : la nouvelle donne résiliente
En 2040, un changement profond s’est opéré, permettant d’éviter les scénarios catastrophiques annoncés une décennie plus tôt. Bien que les alertes aient été prises en compte tardivement, des actions décisives ont été engagées à la fin des années 2020, basées sur une vision collective claire et une planification rigoureuse. Un tournant majeur a été la décision des pays européens de réinventer la mesure de la richesse, abandonnant le PIB au profit d’un nouvel indicateur de développement, libérant les nations de l’obsession de la croissance économique. Cette évolution a été soutenue par une mutualisation de la dette et un partage des efforts, avec des initiatives encourageant les citoyens à participer activement, notamment via des incitations au rachat massif de la dette de leur pays, voire de la dette européenne.
L’unité des pays de l’Union européenne a permis de surmonter les résistances et d’entraîner les citoyens et les entreprises dans ce nouvel élan. Les États ont su démontrer que cette transition était à la fois juste et souhaitable, en réformant les outils démocratiques pour impliquer les citoyens dans la définition de ce nouveau modèle de société. Cette approche a permis de dépasser les divisions et de mobiliser un collectif autour d’une vision à long terme. Inspirées par ce modèle, plusieurs nations d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique ont rejoint ce mouvement mondial, conscientes des impacts de l’inaction climatique, mais incapables d’avancer seules. Ces pays ont engagé des politiques de progrès vers la sobriété, soutenues par des fonds publics pour aider leurs populations dans la transition.
Parallèlement à l’objectif de réduction de l’empreinte écologique collective, un soutien particulier a été apporté aux populations vulnérables, notamment les personnes déplacées en raison des bouleversements climatiques prévus dans les prochaines décennies. Un organisme parapublic dédié à l’adaptation climatique a vu le jour, devenant l’une des principales priorités des États. En France, par exemple, le titre du Premier ministre a évolué pour devenir « Premier ministre, responsable de l’adaptation française », reflétant l’importance de cette mission.
Dans cette nouvelle ère, l’innovation et la technologie ont conservé une place centrale, mais redéfinie. Elles ne sont plus des finalités en soi, mais des outils au service de la transition écologique et de la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. Un cadre européen commun a été mis en place pour évaluer les externalités des entreprises, avec des sanctions pour les comportements irresponsables et des récompenses pour les initiatives vertueuses. Le chemin sera encore long, notamment pour atteindre un véritable équilibre au cours de la seconde moitié du siècle, mais le travail est lancé de manière ambitieuse et vise à regrouper autour d’un projet commun – et c’est peut-être cela le plus important.
Le futur inquiétant : le temps de la réaction permanente et du découragement démocratique
Dans ce futur, l’hédonisme individualiste a longtemps dominé, conduisant à une incapacité collective à faire face aux défis majeurs. Plutôt que de s’engager dans des réformes profondes, la société a choisi des ajustements superficiels, ce qui l’a précipitée dans une spirale de crises répétées. Aujourd’hui, elle se retrouve comme un coureur de haies mal engagé, réagissant de manière défensive à chaque nouvel obstacle. En France, l’espérance de vie est en baisse, un signe de la vulnérabilité croissante face aux crises climatiques, aggravée par des inégalités croissantes dans la capacité à y faire face.
Les gouvernements et les entreprises, pris dans l’urgence, consacrent la majeure partie de leurs ressources à gérer les crises immédiates, souvent de manière inefficace. Les plus aisés peuvent se protéger individuellement contre les bouleversements, tandis que la majorité subit les conséquences des catastrophes et de la reconstruction. La population, fatiguée par la répétition des crises, sombre dans le pessimisme et renonce à toute perspective d’avenir.
Quelques groupes, surtout composés de jeunes, refusent cependant cette fatalité. Ces activistes, souvent perçus comme radicaux et en rupture avec la majorité, cherchent à réveiller les consciences. Ils adoptent des méthodes extrêmes, s’attaquant aux responsables qu’ils considèrent coupables de l’effondrement. Leur rêve d’un autre monde reste néanmoins marginal, en décalage avec une population qui les juge trop utopiques ou violents.
Parallèlement, le désordre constant conduit certains à chercher refuge dans la religion, qui gagne en influence. D’autres, en quête de stabilité, se tournent vers des figures d’autorité forte, espérant un retour à l’ordre dans ce chaos. La démocratie est de plus en plus perçue comme inefficace en période de crise, et dans certains pays, des régimes autoritaires ont émergé. S’appuyant sur des algorithmes sophistiqués et une collecte massive de données, ces gouvernements justifient des décisions brutales censées servir l’intérêt général. Les populations, en quête de solutions face à l’effondrement, acceptent souvent ces sacrifices, espérant que ce contrôle ouvrira la voie à un avenir plus stable, bien que ce modèle de pouvoir autoritaire étouffe toute critique et opposition.
Pour plus de détails sur les scénarios possibles quant aux évolutions climatiques à l’horizon 2040, vous pouvez lire cet article de La Presse, ainsi que consulter les Chiffres clés du climat 2022 ou encore explorer cette analyse approfondie.
Télécharger l’étude :
« France 2040 : Explorer les scénarios possibles »
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La Caisse des Dépôts soutient, via l’Institut pour la recherche, les activités de la Fondation Jean-Jaurès, think tank indépendant, européen et social-démocrate qui encourage la rencontre des idées et le partage des meilleures pratiques par ses débats, ses productions et ses actions de formation.
À travers l’analyse des scénarios climatiques d’ici 2040, nous pouvons envisager deux chemins distincts. D’un côté, un futur optimiste où la collectivité s’unit pour relever les défis environnementaux, mettant en avant la coopération mondiale et l’innovation technologique au service d’une transition écologique réfléchie et durable. De l’autre, un futur pessimiste marqué par l’inaction et l’individualisme, qui pourrait entraîner une détérioration des conditions de vie et une augmentation des inégalités.
Ces projections soulignent l’importance cruciale d’agir dès maintenant, non seulement pour préserver notre environnement, mais aussi pour façonner une société plus juste et résiliente. Nos choix collectifs d’aujourd’hui influenceront profondément notre avenir. En prenant conscience des enjeux qui nous attendent et en mobilisant les efforts autour d’une vision partagée, nous avons la capacité de créer un monde désirable pour tous.
Ainsi, la question demeure : quel chemin choisirons-nous afin d’assurer un avenir viable pour notre planète et les générations futures ? Cette réflexion est essentielle alors que nous faisons face à des décisions qui façonneront notre héritage collectif.