EN BREF
|
Dans un contexte socio-environnemental particulièrement difficile, Laurence Tubiana, figure emblématique de la lutte pour le climat, a choisi de se rendre à la rencontre des acteurs écologiques du 93. Ce déplacement, effectué en plein cœur des quartiers populaires, témoigne de son engagement à tisser des liens entre les préoccupations écologiques et les réalités vécues par les populations. En visitant la Ferme des Possibles à Stains, elle met en lumière des initiatives porteuses d’espoir, tout en soulignant les défis actuels auxquels font face ces territoires vulnérables. Cette démarche vise à promouvoir une vision inclusive de l’écologie, dans laquelle chaque acteur, quelle que soit sa situation, a un rôle à jouer dans la transition vers un avenir durable.
La Ferme des Possibles : Un Havre Écologique en Plein Cœur de Stains
La Ferme des Possibles, située à Stains, est un véritable symbole de l’écologie populaire et de la coexistence harmonieuse entre l’agriculture urbaine et l’inclusion sociale. Ce projet innovant s’étend sur 1,3 hectare et fait partie intégrante du paysage urbain, à proximité de zones pavillonnaires, d’établissements scolaires et de moyens de transport. Gérée par une équipe principalement composée de personnes en situation de handicap, la ferme vise à créer des opportunités d’emploi et à promouvoir une agriculture durable et locale. Par ailleurs, elle propose une variété d’activités éducatives, permettant aux visiteurs de découvrir les différentes facettes de l’agriculture, tout en sensibilisant le public aux enjeux environnementaux. Ainsi, elle s’impose comme un espace de rencontre et d’apprentissage, où l’engagement communautaire rencontre le désir de protéger notre planète.
Lors de la visite de Laurence Tubiana, les visiteurs ont pu admirer non seulement les fruits et légumes cultivés localement, mais aussi découvrir la diversité de la faune présente sur le site, allant des lapins aux poules. Chaque activité et chaque coin de cette ferme sont pensés pour favoriser l’éducation et l’éveil des consciences face aux défis écologiques actuels, tout en déconstructionnant les stéréotypes qui peuvent peser sur les habitants des quartiers populaires. La Ferme des Possibles est ainsi un exemple éclatant de ce que l’on peut accomplir lorsque l’on allie passion pour la nature et lutte contre les inégalités sociales.
Visite à la Ferme des Possibles : un élan pour l’écologie populaire
Le jeudi 18 juillet, la Ferme des Possibles à Stains a accueilli la visite de l’universitaire et économiste, une initiative qui fait écho à la volonté de lier écologie et enjeux sociaux. Cette ferme urbaine s’étend sur 1,3 hectares et met en lumière une facette à la fois inspirante et pragmatique de l’agriculture en milieu urbain. La diversité des activités et l’implication de personnes en situation de handicap témoignent de l’engagement en faveur d’un modèle économique inclusif. Comme l’a souligné Mohamed Gnabaly, cofondateur de la coopérative, l’objectif est de « construire un îlot de nature et de nourriture au cœur de la ville », transformation essentielle pour des quartiers souvent délaissés par les politiques publiques.
La ferme, qui emploie 60 personnes, ne se limite pas à la simple production agricole. Elle incarne une approche durable, mise en œuvre par des pratiques de culture et de gestion des ressources respectueuses de l’environnement. Les visiteurs, dont des jeunes issus de quartiers populaires, ont pu apprécier la richesse écologique de cet espace où animaux et plantes cohabitent. Ce contact direct avec la nature apparaît comme un antidote à l’urbanisation galopante, qui laisse peu de place à la biodiversité et au bien-être.
Au-delà de l’aspect environnemental, cette initiative constitue un vecteur d’insertion sociale. Les actions menées dans cette ferme montrent que l’écologie n’est pas seulement l’affaire d’une élite, mais qu’elle doit également intégrer les quartiers populaires, souvent perçus comme éloignés de ces enjeux. Malgré les stéréotypes qui peuvent les entourer, les jeunes présents ont exprimé leur légitimité à participer à cette lutte : « On est aussi légitime que les autres à être dans des endroits comme ça », a déclaré Rajim, renforçant l’idée que l’accès à des projets écologiques devrait être un droit pour tous.
Alors que des villes comme Bagnolet se battent avec des niveaux de pollution alarmants, l’association d’une agriculture urbaine à des objectifs de justice sociale ouvre des pistes novatrices. Ce modèle pourrait être dupliqué dans d’autres territoires où l’urbanisation a marginalisé des populations. En fin de compte, les initiatives comme celle de la Ferme des Possibles ne se contentent pas de promouvoir des pratiques durables, elles redéfinissent aussi le lien entre développement durable et justice sociale, un lien essentiel à l’ère des défis environnementaux que nous connaissons aujourd’hui.
Visite Ă la Ferme des Possibles
Une rencontre au cœur de l’écologie urbaine
La Ferme des Possibles, située à Stains, incarne une initiative innovante visant à réconcilier écologie, insertion sociale et durabilité. Ce projet, qui s’étend sur 1,3 hectare, est entièrement géré par des personnes vivant avec des handicaps. Cette approche inclusive sert non seulement à cultiver la terre, mais également à créer des emplois pour les plus vulnérables. Lors de sa visite, Laurence Tubiana a souligné l’importance de tels projets qui engagent les jeunes des quartiers populaires dans la lutte pour un avenir respectueux de l’environnement.
La Ferme ne sert pas seulement d’espace de culture ; elle fonctionne également comme un lieu d’apprentissage et de partage. Les acteurs locaux, comme Mohamed Gnabaly, cofondateur de la coopérative, expliquent comment ils s’emploient à créer un îlot de nature accessible à tous. Cela inclut des visites guidées qui permettent aux enfants et aux adolescents de découvrir les différentes pratiques agricoles tout en côtoyant des animaux comme des poneys, des lapins et des poules.
- Engagement social : Le projet génère des opportunités d’emploi pour les personnes en situation de handicap, favorisant leur intégration dans la société.
- Éducation environnementale : La ferme offre des activités éducatives pour sensibiliser les jeunes aux enjeux écologiques et pratiques agricoles.
- Produits locaux et durables : En favorisant des circuits courts, la Ferme des Possibles encourage une consommation responsable et Ă©thique.
- Communauté active : La collaboration avec des bénévoles et des jeunes des cités favorise un esprit de solidarité et d’échange entre les générations.
Chaque visite à la ferme est l’occasion de déconstruire des stéréotypes et d’affirmer que l’écologie n’est pas l’apanage de certains milieux, mais une promesse d’avenir pour tous. Grâce à des initiatives comme celle-ci, l’espoir d’une ville plus verte et inclusive devient palpable.
Jeudi 18 juillet, l’universitaire et docteure en économie, Laurence Tubiana, a visité la Ferme des Possibles à Stains. Un moment partagé avec des acteurs locaux et des jeunes des quartiers populaires, engagés en faveur de la lutte pour le climat. L’occasion d’évoquer urgences sociales, insertion, emploi et écologie populaire. Le Bondy Blog était présent. Reportage.
Une bretelle d’autoroute, un gymnase et un parking. Mais derrière cette apparence de zone industrielle se cache en réalité 1,3 hectares de terre agricole. Un vaste terrain occupé par la Ferme des Possibles. C’est ici, dans cette ferme urbaine et solidaire, que Laurence Tubiana a choisi de se déplacer pour la première fois depuis que son nom a été suggéré au poste de Première ministre par une partie du Nouveau Front Populaire (NFP). Au cœur de la ville de Stains, coincée entre une zone pavillonnaire, le lycée Maurice-Utrillo et la clinique de l’Estrée. La gare Stains-Pierrefitte se trouve, quant à elle, à seulement quelques minutes à pied. Le projet ? « Comment construire un îlot de nature et de nourriture au cœur de la ville, dans nos quartiers populaires », raconte Mohamed Gnabaly, cofondateur de la coopérative.
Les quartiers se mettent au vert
Cette exploitation agricole est bâtie et entretenue à 100% par des personnes en situation de déficience mentale et/ou de handicap : « L’idée, c’est aussi comment faire en sorte que ce projet génère des emplois pour les plus vulnérables », complète fièrement celui qui est aussi le maire de l’Île-Saint-Denis. Au total, la ferme compte dans ses rangs 60 collaborateurs « de la graine à l’assiette », à la fois agriculteurs, restaurateurs, maraîchers, ou encore soigneurs animaliers. Pendant près d’une heure, Mohamed Gnabaly troque sa casquette de cofondateur pour celle de guide. Au programme : les quelques poneys, lapins et poules accueillent les visiteurs curieux. Balade au milieu des arbres et des serres, présentation des fruits et plantations maraîchères. Mais aussi, des activités proposées par la coopérative. Avec toujours les mêmes trois mots d’ordre : local, durable et solidaire.
Dans les cités, on se retrouve souvent face à des bâtiments où il n’y a pas beaucoup de végétation.
« C’est géant dis donc, c’est vraiment super » s’émerveille Laurence Tubiana, accompagnée par quelques associés. Une admiration pour ce lieu, partagée par des jeunes des quartiers populaires des villes alentours, également invités à prendre part à la visite. « Voir cette ferme, de beaux paysages, ça change totalement », se réjouit Benjamin, 17 ans. Des paysages riches en verdure auxquels certains d’entre eux sont peu confrontés dans leur quotidien : « Dans les cités, on se retrouve souvent face à des bâtiments où il n’y a pas beaucoup de végétation. Le fait qu’il y ait un espace où il y a des animaux, et le fait d’engager des personnes en situation de handicap, ça fait plaisir », ajoute-t-il, le sourire aux lèvres.
Déconstruire des préjugés
Autre enjeu de cette visite, déconstruire de vieux stéréotypes opposants quartiers et questions écologiques : « Le fait qu’on se dise dans l’imaginaire collectif que ce n’est pas un endroit [la ferme] pour nous à la base, et qu’on soit quand même là , c’est ça qui est bien », reconnaît Rajim, engagé dans la lutte pour l’environnement sur son territoire. « On est aussi légitime que les autres à être dans des endroits comme ça, proche des animaux. Cité, pas cité, banlieue, pas banlieue, Paris, pas Paris. On est tous ici de la nature au final », rebondit instinctivement Benjamin.
Cité, pas cité, banlieue, pas banlieue, Paris, pas Paris. On est tous issus de la nature au final.
Pourtant, les habitants et habitantes des quartiers populaires sont eux aussi confrontés à des problématiques liées à leurs propres territoires : « Sur les sujets écologiques, les quartiers, on est en ligne de front. Bagnolet, c’est la ville la plus polluée du 93. Tu sors du métro, tu as la A86 directement derrière toi, c’est pas ouf », alarme Luka, aussi engagé dans plusieurs organisations. Si elle [Laurence Tubiana] est venue, c’est parce qu’elle avait envie d’être là . Se déplacer, c’est une preuve de respect et d’envie. »
Associer systématiquement la lutte environnementale aux plus « riches », et en exclure les classes populaires, ne serait finalement que bénéfique pour l’opposition. Avec en tête de file, le Rassemblement national. « Comme d’habitude en politique, on instrumentalise pour séparer. Moi, mon cœur de conviction, c’est vraiment la transformation écologique avec les gens, pas contre les gens, ne pas les monter les uns contre les autres », s’agace Laurence Tubiana.
La femme de 73 ans considère l’écologie comme un élément central pour accéder à une meilleure justice sociale : « Qui est-ce qui se paye la pollution dans les quartiers ? Qui est-ce qui, quand il y a des vagues de chaleur, ne peut pas mettre de clim ? Qui est-ce qui fait que finalement tu ne peux pas avoir de la nourriture de qualité parce que la culture bio c’est trop cher ? Ça, c’est mon combat, et c’est pour ça que j’ai refusé d’aller dans des gouvernements », poursuit-elle.
Une tribune au cœur des polémiques
« Ce n’est quand même pas très chouette toutes ces histoires politiques. C’est bien de voir ce que les gens vivent », se confie la diplomate du climat, en route pour la visite intérieure du site. Au moment de l’interroger sur les raisons de sa venue, l’économiste fond en larme : « C’est l’énergie qu’il y a dans le lieu. Je trouve que la belle politique, c’est ça. Il faut sortir, aller sur le terrain. La politique, c’est aussi là où sont les gens. Je suis venue là parce que j’avais besoin de ça pour me rebooster »
Depuis plusieurs jours, Laurence Tubiana est au cœur de plusieurs polémiques. Soumise par les Écologistes, le Parti socialiste et le Parti communiste au poste de Première ministre, la France Insoumise (LFI) s’est formellement opposée à cette proposition. En cause, une tribune cosignée par la concernée, encourageant le Nouveau Front Populaire à « tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine et d’un gouvernement ». Selon Manuel Bompard, coordinateur de LFI, cette proposition reviendrait à « faire rentrer par la fenêtre les macronistes chassés par les électeurs et les électrices ».
« J’ai signé cette tribune pour leur dire de prendre leur responsabilité, pour leur dire “dépêchez vous”», se défend Laurence Tubiana, le programme du Nouveau Front Populaire plié en deux, sur la table en face d’elle. Malgré un Front républicain en réussite pour faire barrage à l’extrême droite, la majorité relative remportée par le NFP ne serait pas suffisante pour gouverner le pays à eux seuls : « Si vous voulez faire des choses importantes pour les gens, augmenter le SMIC, bloquer la réforme des retraites etc, il va falloir faire des lois. Et les lois, ça se vote. Dans un gouvernement de gauche, il faudra bien trouver des majorités pour faire passer ces éléments », admet-elle, convaincue. Sa « proximité » avec Emmanuel Macron, ce dont l’accusent les insoumis, lui est aussi grandement reproché. Une ambiguïté niée en bloc par l’économiste : « J’ai refusé quatre fois de rentrer dans ce gouvernement exactement parce que je savais pourquoi il fallait refuser », rapporte-t-elle.
« La politique c’est aller sur le terrain »
Depuis les résultats du second tour des élections législatives, les électeurs et électrices attendent encore, impatiemment, que la gauche s’organise. Laurence Tubiana se dit « prête à y aller » [au poste de Première ministre] pour ne pas laisser sa place à « ceux qui n’ont pas l’intention de faire quelque chose de bien pour le collectif ». Et l’économiste compte bien suggérer cette intention à l’ensemble des députés du NFP, y compris les insoumis : « J’ai envoyé un message à Manuel Bompard, Eric Coquerel et Mathilde Panot. Je leur ai dit, “si vous voulez discuter, je suis là ”. Pour le moment, ils n’ont pas donné suite », révèle-t-elle.
« Il est important de savoir pourquoi tu fais de la politique, pourquoi tu es là ». A priori, c’est ce qui a motivé Laurence Tubiana à visiter la Ferme des Possibles ce jeudi 18 juillet. Un déplacement qui n’est pas resté inaperçu auprès des acteurs locaux : « La politique c’est aller sur le terrain, au contact humain, à la compréhension du territoire, des enjeux et de comment ça fonctionne. C’est ce qui permet de réfléchir à quelle politique publique mettre en place », rappelle Mohamed Gnabaly, cofondateur de la Ferme. Une déduction logique pour un acteur de terrain, moins évidente côté politique.
Articles liés
-
Au sein de la nouvelle Assemblée, une gauche (toujours) peu diversifiée
À l’issue des législatives anticipées, les personnes non-blanches, issues de l’immigration ou des quartiers populaires, sont encore peu représentées sur les bancs des partis politiques de gauche. Une absence qui interroge, alors que la société civile regorge d’acteurs et actrices concernés.
Par Coralie Chovino
Le 24/07/2024 -
Dans les quartiers populaires d’Amiens, « j’irai voter pour contrer le RN »
Dans la première circonscription de la Somme, le Rassemblement National se place en première position avec 40,69 % des suffrages. Les habitants des quartiers populaires expriment leurs inquiétudes. Face à la montée sans précédent de l’extrême droite, ils se mobilisent dans les urnes. Reportage.
Par Sofia Goudjil
Le 05/07/2024 -
Avoir 18 ans avec le risque de voir l’extrême-droite au pouvoir
Avoir 18 ans en juin 2024 est une expérience assez particulière. C’est dans un climat anxiogène, avec la montée de l’extrême droite, que ces nouveaux votants se retrouvent confrontés au scrutin. Alors que les jeunes de 18 à 24 ans se sont abstenus pour 53 % d’entre eux aux Européennes, un sursaut se fait ressentir, en particulier dans les quartiers populaires.
Par Hamama Temzi
Le 05/07/2024
Au sein de la nouvelle Assemblée, une gauche (toujours) peu diversifiée
Dans les quartiers populaires d’Amiens, « j’irai voter pour contrer le RN »
Avoir 18 ans avec le risque de voir l’extrême-droite au pouvoir
Laurence Tubiana Ă la rencontre des acteurs Ă©cologiques du 93
Lors de sa visite à la Ferme des Possibles à Stains, Laurence Tubiana a rencontré des acteurs locaux engagés dans la lutte pour le climat, soulignant l’importance de l’écologie populaire en tant que réponse aux enjeux sociaux et environnementaux. Ce projet, géré par des personnes en situation de déficience mentale et/ou de handicap, illustre comment l’initiative locale peut générer des emplois et promouvoir la soutien social.
La visite a également permis de déconstruire des préjugés selon lesquels les questions écologiques seraient éloignées des quartiers populaires. Les jeunes présents ont manifesté un vif intérêt pour cet espace de nature, désirant un environnement plus vert dans leur quotidien. Ce moment a mis en exergue la légitimité de ces voix, qui se battent pour leur place dans la discussion écologique.
Ainsi, cette rencontre souligne que la lutte environnementale doit inclure toutes les communautés, rappelant que chaque quartier mérite d’être considéré comme un acteur de changement. L’avenir de l’environnement et de l’égalité sociale réside dans des actions partagées et intégrées.