EN BREF
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Le changement climatique représente un défi croissant pour l’économie mondiale, et les banques centrales ne peuvent plus ignorer ses implications sur leurs missions fondamentales. La modélisation climatique émerge donc comme un outil essentiel pour comprendre les effets du climat sur les prix, la croissance économique et la stabilité financière. Alors que les événements climatiques extrêmes se multiplient et que les politiques de transition vers une économie plus durable se mettent en place, il est crucial que les banques centrales intègrent ces facteurs dans leurs analyses et projections. L’enjeu n’est pas seulement de réagir aux conséquences des changements climatiques, mais aussi d’anticiper et de gérer les risques financiers qui en découlent, afin de garantir la résilience de leurs économies face à un avenir incertain.

Changement climatique et enjeux en termes de modélisation
Le changement climatique constitue un défi majeur pour les institutions financières, en particulier pour les banques centrales qui ont pour mission de garantir la stabilité des prix et du système financier. Au sein de cette dynamique, il est essentiel d’intégrer les préoccupations climatiques dans les politiques monétaires afin de mieux appréhender les répercussions économiques à long terme. En effet, une modélisation climatique rigoureuse doit être mise en place pour évaluer les effets potentiels des changements environnementaux sur l’économie. Cela implique le développement de nouveaux outils et de modèles capables de suivre l’impact des politiques de transition et des événements climatiques extrêmes sur des périodes allant au-delà du cycle économique habituel. Par exemple, les conséquences de la mise en œuvre d’un prix du carbone ou des subventions à l’investissement privé sont essentielles pour anticiper l’évolution du produit intérieur brut (PIB) et de l’inflation. Comprendre de telles interactions est crucial, surtout dans un contexte où la fréquence et l’intensité des événements climatiques extrêmes sont de plus en plus préoccupantes.
De plus, il est primordial d’examiner les effets à moyen terme des politiques de transition telles que celles liées au Green Deal européen. En effet, ces mesures peuvent bouleverser les perspectives économiques classiques en influenceant le niveau d’investissement et les comportements de consommation des ménages, tout en affectant aussi l’accumulation du capital. L’intégration des risques climatiques dans les prévisions de croissance et d’inflation permettrait ainsi de mieux préparer les décideurs économiques face à des risques de nature nouvelle et complexe.

Changement climatique et enjeux de modélisation
Dans le cadre de sa revue stratégique de politique monétaire, le Conseil des gouverneurs de la BCE s’est résolument engagé à renforcer l’intégration des enjeux liés au changement climatique dans ses politiques. Le développement de nouveaux modèles économiques sera essentiel pour suivre les implications du changement climatique et des politiques de transition, ainsi que leur impact sur la transmission de la politique monétaire. En effet, il est crucial que les banques centrales approfondissent leur compréhension des effets du changement climatique, non seulement sur les prix, mais aussi sur la croissance économique sur des horizons variés, y compris à long terme.
Un plan d’action concret pour les projections macroéconomiques
L’Eurosystème examine en particulier les prévisions macroéconomiques à trois ans, qui sont cruciales pour les décisions monétaires. Les trajectoires de PIB et d’inflation y sont centrales et font l’objet d’analyses détaillées. Malgré le caractère relativement court de ces prévisions, ignorer le changement climatique aurait des conséquences significatives. Par exemple, l’intensification des politiques de transition ou la fréquence accrue des événements climatiques extrêmes pourraient influencer l’économie européenne dans les années à venir, notamment en perturbant le PIB potentiel.
Les effets macroéconomiques de certaines politiques, comme l’instauration d’un prix du carbone ou des subventions à l’investissement, sont déjà intégrés dans les projections, mais évaluer les modifications réglementaires ou comportementales reste complexe. Les événements extrêmes, par leur nature imprévisible, nécessitent davantage d’outils analytiques pour les analyser a posteriori. En effet, la question de savoir si les risques à long terme, tels que l’augmentation des températures, engendrent des changements structurels significatifs demeure ouverte.
L’Eurosystème a engagé plusieurs actions pour améliorer l’inclusion des questions climatiques dans ses projections :
- Une évaluation fine des effets du système de quotas EU-ETS sur les chaînes de production.
- Une analyse de l’impact spécifique des politiques climatiques sur le PIB et l’inflation.
- Un renforcement des outils de projection des prix de l’énergie, avec une meilleure description de leur formation.
- Une étude des conséquences des risques physiques sur les tendances économiques à long terme.
- Une analyse des risques à partir de projections centrales concernant les événements climatiques extrêmes.
Quelle stratégie de développement des modèles de banques centrales ?
L’objectif de l’Eurosystème est de développer des outils adaptés pour intégrer les questions climatiques dans les projections et l’analyse de scénarios. Bien que des modèles d’évaluation intégrée (IAM) reliant climat et économie existent, ils restent souvent trop simplistes, omettant de nombreux canaux de transmission économiques. En conséquence, les interactions entre le climat et l’économie ne sont pas suffisamment prises en compte, ce qui limite l’analyse des impacts sur l’inflation, le PIB ou l’emploi, tous cruciaux pour les banques centrales.
Il est encourageant de noter que certaines banques centrales, comme la Banque de France, élaborent des outils pour mieux comprendre les conséquences macroéconomiques du changement climatique, notamment via le Network for Greening the Financial System (NGFS). À court terme, l’intégration des modèles climatiques aux modèles macroéconomiques suit une méthode de « suite de modèles ». Ce processus aide à transformer des scénarios climatiques en variables macroéconomiques. À plus long terme, les risques climatiques devront être intégrés au cœur de l’analyse des banques centrales, notamment dans les modèles semi-structurels et les modèles d’équilibre général dynamiques et stochastiques (DSGE). Cela nécessitera une révision des modèles de référence pour refléter correctement les nouveaux mécanismes liés au climat, en tenant compte également des impacts potentiels sur la croissance économique et la stabilité des prix.
Pour plus d’informations sur l’impact climatique et ses méthodes d’évaluation, visitez ce lien ou découvrez les répercussions écologiques dans cet article. L’importance de ces évaluations pour les banques centrales et les institutions financières est primordiale, surtout face à un changement climatique de plus en plus pressant, visitez aussi cet article.
Enfin, l’utilisation de technologies avancées comme l’Intelligence Artificielle dans la préservation de la biodiversité marine peut jouer un rôle clé, découvrez-en plus par ici ici. Pour vous projeter dans l’avenir face à ces enjeux, consultez également ce lien.
Les défis de la modélisation des impacts climatiques
Importance d’une approche intégrée pour les banques centrales
La modélisation climatique est devenue un enjeu capital pour les banques centrales, qui doivent désormais anticiper les effets du changement climatique sur l’économie. Cette approche nécessite une compréhension approfondie des interactions complexes entre le climat et l’économie, intégrant à la fois des scénarios de transition et des risques physiques. Par exemple, la hausse de la fréquence des événements climatiques extrêmes peut avoir des conséquences directes sur l’activité économique, affectant à la fois la croissance et les prix.
Il est essentiel que les banques centrales adaptent leurs outils d’analyse pour absorber ces nouvelles réalités. En effet, la prise en compte des politiques de transition, comme l’établissement d’un prix de carbone, peut influencer la trajectoire économique sur le court terme tout en redéfinissant les horizons de prévision à long terme.
- Évaluation des politiques climatiques: Il est primordial d’intégrer des analyses sur l’impact des choix politiques en matière de climat sur le PIB et l’inflation.
- Modélisation avancée: Le développement de modèles qui lient étroitement le climat et l’économie permettra d’améliorer la précision des prévisions et d’anticiper les risques.
- Risques physiques: L’analyse des effets des événements climatiques extrêmes doit devenir une pratique systématique, en tenant compte de leur nature non prévisible.
- Collaboration inter-institutions: Les banques centrales doivent collaborer à l’échelle internationale pour harmoniser les outils d’évaluation des risques climatiques.
Ces éléments doivent être clairement expliqués et adaptés à la réalité des banques centrales. La mise en œuvre efficace de ces stratégies pourrait transformer la manière dont les institutions financières perçoivent et réagissent aux défis posés par le changement climatique.

Intégration du changement climatique dans les modèles économiques
Les banques centrales, conscientes de l’importance croissante du changement climatique, travaillent à intégrer ces enjeux dans leur cadre de politique monétaire. Le Conseil des gouverneurs de la BCE a précisé que la modélisation des implications économiques et financières du changement climatique est essentielle, tant pour le suivi des policy-making que pour son influence sur le cycle économique.
L’Eurosystème s’est particulièrement penché sur les prévisions macroéconomiques à court terme, qui jouent un rôle déterminant dans les décisions monétaires. Negliger les effets des événements climatiques extrêmes ou des politiques de transition sur ces prévisions pourrait mener à des erreurs d’évaluation graves. En ce sens, la modélisation permet d’anticiper la croissance et l’inflation à travers plusieurs scénarios, y compris l’impact des politiques comme les subventions et les prix du carbone.
Pour cela, un plan d’action concret a été mis en place, comprenant l’évaluation des effets des politiques climatiques sur le produit intérieur brut (PIB) et l’inflation, ainsi qu’un examen minutieux des risques liés aux événements climatiques extrêmes. Les actions envisagées incluent l’amélioration des outils d’évaluation des effets des politiques climatiques et une meilleure compréhension des interactions entre les schémas économiques traditionnels et les défis liés à l’environnement.
Dans cette dynamique, les modèles d’évaluation intégrée (IAM) sont déjà employés, bien qu’ils doivent évoluer pour mieux représenter les canaux de répercussions entre climat et économie. Des initiatives comme le Network for Greening the Financial System (NGFS) sont essentielles pour développer des outils adaptés à la complexité des nouveaux scénarios climatiques.
En intégrant des références solides, telles que celles fournies par la Banque de France, il apparaît qu’une évaluation globale des implications du changement climatique sur la stabilité économique est non seulement souhaitable mais nécessaire. Les résultats des projections à long terme dépendront de la capacité des modèles à intégrer les risques physiques et les réponses politiques. Pour approfondir ce sujet, les scénarios de transition climatique présentent une analyse approfondie à cet égard.

La modélisation climatique représente un défi majeur pour les banques centrales, car elle nécessite une compréhension approfondie des interactions entre les risques climatiques et les variables économiques. L’engagement des institutions financières à intégrer le changement climatique dans leur politique monétaire est essentiel pour anticiper les impacts à court et long terme sur l’économie. Les prévisions macroéconomiques, notamment celles concernant le PIB et l’inflation, doivent évoluer pour tenir compte des effets des politiques de transition et des événements climatiques extrêmes.
Les efforts en cours, tels que le développement de nouveaux modèles de projection, visent à mieux évaluer ces risques. En se concentrant sur l’impact de la régulation climatique et en renforçant l’analyse des risques physiques, les banques centrales peuvent mieux préparer l’économie face aux enjeux environnementaux. Cela appelle également à une collaboration accrue au sein des réseaux financiers pour établir des scénarios climatiques fiables permettant de prendre des décisions éclairées.